Face à la menace que représente la matière plastique, de nombreux gouvernements ont interdit son exploitation. Cependant, dans cette crise du Covid qui paralyse le monde, les industriels relancent les débats sur l’interdiction des pailles en plastique. Ils vont même jusqu’à démontrer que les pailles en plastique constituent aujourd’hui un moyen envisageable de lutte contre la pandémie actuelle.

Les circonstances de mise en vigueur de l’interdiction de la paille en plastique.

Le plastique a souvent été identifié comme l’une des plus grandes menaces pour l’environnement. Il entraîne la pollution des océans, du sol, etc. Dans le but d’adopter un mode plus écoresponsable, de nombreux gouvernements ont interdit l’utilisation du plastique à usage unique dont la paille en plastique. En France par exemple, l’interdiction de l’utilisation de la paille en plastique à usage unique a été précisée par un décret rendu public au Journal officiel le vendredi 27 décembre 2019. Ce décret vient appuyer la loi Egalim d’octobre 2018. Il semble être à la faveur de la paille réutilisable comme la paille en bambou. Cette interdiction est valable dans plusieurs autres pays comme le Canada, les États-Unis, le Sénégal, etc

La remise en cause des interdictions sur le plastique lors de la crise du Covid.

Les industriels remettent aujourd’hui en cause les interdictions sur le plastique notamment la paille en plastique. Leur principal argument repose sur le fait que la réduction du plastique à usage unique aura des conséquences sur le respect de certaines règles d’hygiène dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Le 8 avril 2020, le lobby des transformateurs de plastiques européens (EuPC) a saisi par une lettre la Commission européenne. Dans son courrier, il plaide la levée des interdictions européennes relatives au plastique à usage unique (SUP) pour une année. Mais la commission a donné une réponse défavorable à cette requête. Par ailleurs, il faut noter qu’une grande partie du matériel utilisé par les hôpitaux dans cette crise provient de l’industrie plastique. Cependant, les matériaux hospitaliers ne sont pas concernés par les directives européennes sur l’interdiction des SUP. D’un autre côté, aux États-Unis, les industries spécialisées en matières plastiques mettent un accent particulier sur le risque de contagion au Covid qui devient élevé avec les objets réutilisables comme la paille écoresponsable. Elles n’ont pas hésité à adresser de nombreux courriers et communiqués aux autorités. La Plastics (Association de l’industrie du plastique) est l’un des Lobbys à saisir le gouvernement américain les 18 et 19 mars 2020. Dans sa lettre au ministère de la Santé, ce lobby américain démontre comment le plastique réutilisable peut « propager virus et bactéries ». À cet effet, il demande l’abrogation des mesures interdisant l’utilisation du plastique à usage unique.

La levée des interdictions par endroits.

Aux États-Unis, même si les interdictions ne sont pas levées au niveau fédéral, certains États comme l’État du Maine et celui de New York y ont recours jusqu’au 15 juin. La même situation se produit au Canada dans la province de Terre-Neuve qui a reporté son interdiction des matières plastiques au 1er octobre.

En définitive, l’interdiction de la paille en plastique reste en vigueur malgré les réactions de nombreux industriels. Cependant, certains États procèdent à la levée provisoire de ces interdictions pour réduire les risques de contagion au Covid 19.